Les tests d’ovulation : utiles ou pas ?

Si tu as démarré tes essais bébé récemment, tu as certainement commencé à t’intéresser à ton cycle et à ta fertilité en tapant dans Google ou ChatGPT : « Comment savoir quand j’ovule ? »

Et ni une ni deux, l’Internet a commencé à te bombarder de tas de produits pour t’aider à tomber enceinte, à commencer par les fameux « tests d’ovulation » (tu sais, ces trucs en plastique sur lequel faire pipi et qui affichent un smiley qui clignote sur l’écran ?)

C’est honnêtement le produit qui est le plus accessible et le plus marketé à l’heure actuelle. Mais est-ce que ça marche vraiment ? Et si oui, comment ? Quels sont les avantages et les limitations ?

On décrypte tout ça ensemble 🤓

Un nom un peu trompeur

Il est d’abord important de préciser que le nom de “test d’ovulation” est un peu trompeur!

Pourquoi? Parce que quand ton test d’ovulation est positif, cela ne veut pas dire que tu ovules À CE MOMENT-LÀ. Ca t’indique juste que ton corps met tout en œuvre pour que l’ovulation aboutisse bientôt 🥚

En effet, ce test te permet d’identifier ton pic de LH, hormone lutéinisante, que ton cerveau produit lorsque l’ovule est assez mature que pour être libéré. En général, l’ovulation aura lieu 24-36h après le pic de LH.

Je dis « en général »… Car parfois, ça buggue 🫣 Et on peut alors penser qu'on a ovulé et en fait rater le bon moment, qui peut venir plus tard.

Conclusion : Tester l’hormone lutéinisante, c’est décrypter un bout de l’équation de ton ovulation. Il te reste encore deux grandes inconnues hormonales.

Du coup, comment être sûre que j’ovule bien ?

C’est là qu’entre en scène notre deuxième inconnue hormonale : la progestérone.

La progestérone, c’est la seule hormone qui peut confirmer que l’ovulation a bien eu lieu. Elle est produite pas le corps jaune à la surface de l’ovaire une fois l’ovule libéré de son enveloppe. C’est l’hormone qui prépare l’utérus à une grossesse en deuxième partie de cycle, qu’il y ait eu fécondation ou pas.

Le problème de la progestérone, c’est qu’elle est produite a posteriori, c’est-à-dire une fois l’ovulation passée. Par conséquent, elle est surtout utile pour confirmer que le cycle est bien ovulatoire, moins pour repérer le bon moment.

Pour tester ta progestérone et confirmer ton ovulation, tu as plusieurs solutions :

1. Te faire prescrire un test sanguin par ton médecin

2. Tester le pregnandediol, un métabolite de la progestérone, avec un test PdG (mais à nouveau, il faut un seuil suffisant pour que le test soit concluant, et donc tester au bon moment)

3. Prendre ta température basale quotidiennement pour repérer une montée de température corrélée à l’arrivée de la progestérone

1.     Car oui, la progestérone a un effet thermogénique sur le corps, et c’est pour ça qu’on prend la température basale quand on pratique la symptothermie !

OK super, mais en vrai, comment je fais pour repérer quand j’ovule exactement ?

Et là je sais qu’avec ma réponse, je vais en décevoir plus d’une, mais sachez qu’il est impossible de déterminer le moment précis de l’ovulation sans échographie pelvienne quotidienne.

Déprimant ? Pas tellement, parce que le corps est bien fait.

En fait, on s’en fiche de savoir exactement quand on ovule. Car le jour de l’ovulation est idéal pour concevoir, mais ce n’est pas le seul jour fertile. Une femme est fertile AVANT son ovulation.

Et c’est là qu’on parle de notre troisième inconnue hormonale : les œstrogènes.

Les œstrogènes, ils sont produits par les ovaires à mesure que l’ovocyte mature en vue de son ovulation. Plus tu produis d’œstrogènes, plus ton ovulation est proche, plus tu as de chances de tomber enceinte. Et la nature t’a fait don d’un magnifique outil intégré pour évaluer tes taux d’œstrogènes, qui s’appelle… la glaire cervicale 💦

Cette substance produite par le col de l’utérus en réaction à tes changements hormonaux est en effet essentielle à ta fertilité, mais c’est également ton meilleur indicateur pour savoir su te trouves dans ta fenêtre fertile.

Combiner l’observation de la glaire cervicale et celle de la température basale, c’est le principe de la symptothermie pour décoder son cycle et viser le bon moment pour concevoir. Et ça change complètement la donne en essais bébé.

Mais du coup, si on observe la glaire et la température avec la symptothermie, à quoi servent les tests d’ovulation ?

En vrai, à pas grand-chose ! Même si personnellement, je les conseille malgré tout à certaines clientes car ils ont leur utilité en essais bébé pour affiner la fenêtre d’ovulation à l’intérieur de cette fameuse fenêtre fertile. Malheureusement, la plupart des femmes les utilisent seuls, sans aucune connaissance du fonctionnement du cycle et de la fertilité, et cela présente pas mal de limitations:

➡️ Le pic de LH peut être très court chez certaines femmes, donc difficile à repérer. Attendre un test positif, c’est potentiellement rater le bon moment, perdre pas mal d’argent et gaspiller beaucoup de plastique 😬

➡️ D’autres femmes produisent trop de LH au cours de leur cycle, provoquant des “faux positifs”, sans ovulation derrière. C’est souvent le cas des femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), mais ça peut arriver aussi ponctuellement sans déséquilibre hormonal latent.

➡️ Et surtout, comme une femme est déjà fertile avant que le test soit positif, se restreindre aux tests d’ovulation équivaut à forcer les spermatozoïdes à prendre le train en marche, ce qui est un peu dommage.

En conlusion...

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